Avoir le courage de ses convictions
Propos recueillis par Claudette Lambert - 1er décembre 2016
Dans l’histoire du Québec moderne, Louise Harel a été une femme politique incontournable. Sociologue et avocate, elle s’implique d’abord dans les milieux communautaires et féministes et traverse ensuite les turbulences du monde politique avec confiance et détermination. La route a parfois été rude, elle en garde quelques bleus au cœur, mais le résultat en valait la peine.
Claudette Lambert : On dit souvent que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. Votre héritage familial a-t-il joué un rôle dans votre engagement social?
Louise Harel : J’ai grandi à Sainte-Thérèse où mes parents et grands-parents sont nés. Professeur et historien, mon père était un intellectuel qui a cru énormément dans la Révolution tranquille. Il était persuadé que la scolarisation allait favoriser l’épanouissement des Québécois. Il s’est investi beaucoup dans l’administration scolaire, il est même devenu directeur d’une Commission scolaire régionale. Comme il avait étudié au Séminaire Sainte-Thérèse, qui deviendra le Collège Lionel-Groulx, j’ai décidé d’aller au même séminaire qui avait déjà commencé à recevoir des étudiantes. D’une certaine façon, je suivais les traces de mon père… J’ai commencé à faire de la JEC (Jeunesse étudiante catholique) vers l’âge de 11 ou 12 ans, je suis même devenue membre du comité diocésain de la JEC au diocèse de Saint-Jérôme. J’ai fait aussi du guidisme à tous les niveaux.
Je dois aussi parler de l’influence de ma mère, une coiffeuse formidable, une artiste qui faisait de la peinture, du tissage et de la couture. J’ai passé des années de ma vie dans son salon de coiffure. Elle disait toujours : « Ma fille vient m’aider ». J’étais jeune, je ne l’aidais pas vraiment. Au mieux, j’essayais de ne pas lui nuire. J’ai tellement appris avec elle! D’abord la discrétion, il y a tellement d’histoires qui se racontent dans un village, et je voyais sa grande bonté envers tout un chacun. Puis tante Cécile, la sœur de mon père, est venue vivre chez nous. C’était comme une autre mère, car la nôtre était quand même très occupée. Tante Cécile a également été ma voisine quand j’ai été élue députée dans Hochelaga-Maisonneuve. Ma fille Catherine avait alors cinq ans; elle l’accueillait après l’école. Je suis convaincue que sans tante Cécile je n’aurais jamais pu rester 28 ans à l’Assemblée nationale. Elle lisait les journaux, écoutait les nouvelles et ses propos reflétaient certainement le point de vue d’un million et demi de personnes au Québec.
La politique vous a prise tout de même assez jeune.
L.H. : En 5e année déjà, j’ai été élue présidente de ma classe. Plus tard, je serai vice-présidente de l’UGEQ (l’Union générale des étudiants du Québec) et je militerai aux côtés de Gilles Duceppe et Claude Charron. À l’Assemblée nationale, j’ai eu sept mandats. Pourtant, j’ai beaucoup hésité à me lancer en politique municipale, car je savais qu’il y avait un risque d’échec, et de toute ma vie, je n’avais jamais perdu d’élection. Cette décision a été très déchirante.
Vous avez l’air très douce, vous n’élevez jamais la voix et pourtant vous avez navigué pendant de nombreuses années dans un milieu extrêmement dur. Comment avez-vous fait?
L.H. : Il faut savoir relativiser les faits. Si on prend les attaques sur le plan personnel, on ne peut pas survivre. Il ne faut jamais oublier que le jeu politique est séduisant, mais qu’il est aussi un rapport de pouvoir.
Ce jeu politique vous intéressait?
L.H. : Oui, beaucoup, mais ce n’était pas le jeu qui m’intéressait. C’est ce qu’on peut faire avec la politique.
Pas le jeu, mais les enjeux!
L.H. : Exactement! On peut réaliser des changements qui modifient de manière très concrète la condition de vie des gens. Mais on peut nuire aussi. Au fil des années, j’ai appris la nécessité d’être modeste. Quand on exerce une fonction publique, il faut à tout prix éviter de nuire. Actuellement, notre système de santé est dans un tel état de désarroi! Sous prétexte d’aider, certains élus ont nui à la collectivité. La méthode « voir, juger, agir » largement utilisée dans les mouvements d’action catholique comme la JEC m’a été très utile en politique. Nous vivions une période effervescente de changement. Contrairement à une partie de la génération à laquelle j’appartiens, je n’ai jamais été tentée par le marxisme-léninisme et les divers groupes hétéroclites d’extrême gauche des années 1970. Moi, ce qui m’intéressait, c’était d’améliorer la vie des gens. En démocratie, lorsque les règles du jeu sont suivies, l’itinérant a le même droit de vote que le dirigeant d’entreprise. Ça, c’est phénoménal!
La personne qui entre dans votre bureau de comté vaut la peine d’être considérée comme un citoyen à part entière. Je disais souvent à mes électeurs : « Je suis un commis voyageur, j’apporte des projets à Québec. Je ne peux pas vendre de problèmes, personne ne va m’en acheter. Mais je peux vendre des projets et des solutions. » Beaucoup de gens venaient au bureau de comté pour toutes sortes de raisons. Souvent, ceux qui font appel à vous dans des situations pénibles ont perdu toute estime de soi. Ils se perçoivent comme des victimes, ils ont du mal à reprendre pied comme si toute leur vie n’avait été qu’un long sanglot. Mais il y a toujours une fissure dans l’armure qui prouve qu’ils sont intéressés par quelque chose. Si on peut soutenir cet intérêt, nous rendons réellement service.
Quand vous apportez un projet à Québec et qu’on ne vous écoute pas, comment affronter la déception des gens du comté?
L.H. : Le plus important, c’est de donner l’heure juste et leur faire comprendre que c’est ensemble qu’on va réussir. Quand on me dit « non », il y a d’autres avenues à explorer. Pendant toutes ces années, j’ai toujours été consentante pour financer des projets par toutes sortes de subventions que j’allais chercher dans des ministères ou ailleurs… J’appelais cela « financer ma propre contestation ». Pour que les choses changent, il faut une certaine créativité… Même dans les meilleurs gouvernements, quand les politiciens sont aveugles, ils ne sont pas sourds. Alors il faut faire monter le volume du son en signant des pétitions, en présentant un mémoire en commission parlementaire. Quand j’ai été élue, Hochelaga-Maisonneuve était le quartier industriel et 25 % de tous les emplois industriels de Montréal étaient concentrés près du port : les bateaux, les trains, les raffineries, les usines Angus. Plusieurs entreprises ont fermé leurs portes, ça a été une période très difficile; il fallait vraiment faire augmenter le volume de son. Une pétition de 10 000 noms est déposée une fois et elle est vite oubliée. Ce qu’il faut, c’est la goutte d’eau chinoise, c’est-à-dire 100 pétitions d’une centaine de noms, à chaque jour.
La politique est-elle un métier qui s’apprend?
L.H. : Ah! Oui! Un apprentissage par essai et erreur. Je ne vous dis pas que ça ne laisse pas de cicatrices, mais l’important, c’est de faire des compromis, sans compromission. En 1982, quand il y a eu une loi spéciale pour le retour au travail, j’ai voté contre mon gouvernement. Ça n’a pas été simple! Je me souviens que je suis restée dans le Salon bleu, je n’arrivais pas à me lever. J’étais comme une statue de sel. Finalement, les employés ont fait le ménage et avant de fermer les lumières, ils m’ont tapé sur l’épaule pour me dire qu’ils devaient fermer les portes. Il m’a fallu au moins quatre mois avant de pouvoir trouver une table de collègues du Parti québécois où je pouvais m’asseoir pour manger. Évidemment, les députés libéraux m’invitaient… Après cet événement, le téléphone sonnait à mon bureau de façon lancinante. Finalement je décroche et c’était Rodrigue Biron. Il avait été chef de l’Union nationale et il était devenu député du Parti québécois et ministre de l’Économie. Il me dit : « Louise, on ne se connaît pas beaucoup, mais je veux que vous sachiez que je sais ce que vous vivez parce que je l’ai vécu en quittant l’Union nationale. » Un parti politique, c’est une famille et si vous vous désolidarisez de la famille, vous avez un sentiment d’exclusion, mais vous avez de la peine aussi.
Vous avez réussi à cicatriser cette blessure?
L.H. : Oui. Par la suite, il y a eu une 3e loi et cette fois monsieur Lévesque m’a dit : « Écoutez, là, je ne pourrai pas ne pas sévir parce que certains de vos collègues voudraient en faire tout autant. » Il avait un esprit très libertaire sans doute en raison de son côté journalistique, mais il ne sévissait pas. Finalement, j’ai négocié avec lui de pouvoir voter l’abstention. C’était un compromis.
Vous avez sans doute été témoin de collusion, scandales, manipulation… Comment vit-on cela quand on porte l’intégrité dont vous avez toujours fait preuve?
L.H. : Je vous étonnerai sans doute en vous disant que la seule fois où je me suis fait offrir d’intervenir dans un contrat, c’était pour la rénovation d’un hôpital, par une directrice laïque qui travaillait pour une communauté religieuse. C’est la seule fois où l’on m’a dit : « Y a-t-il un entrepreneur que vous aimeriez qu’on emploie? » J’ai répondu : « Le plus bas soumissionnaire ». J’ai tout de même administré des programmes d’envergure, entre autres des infrastructures d’un milliard cent millions de dollars, et j’ai toujours eu des collaborateurs qui me mettaient à l’abri de la collusion. Au moment où j’étais ministre des Affaires municipales, Gilles Vaillancourt était l’éminence grise du milieu municipal. Des rumeurs circulaient, mais il ne m’a jamais sollicitée. Il était donc possible de vivre en marge de ça.
C’est certain que ce qui a déclenché ma candidature à la ville de Montréal c’était justement le sentiment d’indignation de voir des situations aberrantes, comme le fameux contrat des compteurs d’eau dont je vous épargne les détails.
Vous avez eu des batailles difficiles à mener. Avez-vous gardé des frustrations, des déceptions importantes?
L.H. : Quand on a une fonction publique, si on ne fait pas la distinction entre ce qui est souhaitable et ce qui est réalisable, on risque de souffrir beaucoup.
Quand il y a eu la Marche du pain et des roses en 1995, j’avais la responsabilité de la condition féminine et je suis allée au bout de ce qu’il était possible d’aller chercher au conseil des ministres. Avec l’appui du premier ministre Jacques Parizeau, j’ai obtenu une augmentation substantielle du salaire minimum qui ne s’était jamais vue auparavant, mais qui était insuffisante. Monsieur Parizeau m’a dit : « Il va falloir que vous annonciez ça… »
Quand les marcheuses sont arrivées devant l’Assemblée nationale, j’ai annoncé ce qu’elles avaient gagné. Évidemment, je me suis fait huer. Il faut accepter d’être huée, tout en sachant que vous êtes allée chercher le maximum. Avec Lucien Bouchard, on a fait des coupures dans l’aide sociale, mais nous avons atteint une limite que je ne pouvais pas dépasser, je trouvais qu’on allait chercher le vieux gagné de gens qui avaient mis des sous de côté pour se faire enterrer. J’ai écrit à monsieur Bouchard, lui disant que je comprenais parfaitement qu’il veuille nommer quelqu’un d’autre pour le faire, mais que moi je ne pouvais pas continuer et que je remettais ma démission. Si on n’est pas prêt à aller jusque-là, on est enchaîné. Il faut être clair sur les compromis qu’on peut faire et sur la limite que l’on ne peut dépasser.
En politique, les vagues se font et se défont. Avez-vous tout de même l’impression d’avoir bâti quelque chose?
L.H. : Bien sûr! Quand je suis allée aux funérailles de Sylvie Roy, le maire de Trois-Rivières m’a prise dans ses bras en disant : « Jamais Trois-Rivières ne serait devenue ce qu’elle est sans les fusions municipales. » Curieusement, à l’époque il s’y opposait! Le changement provoque toujours de la résistance, mais il faut avoir le courage de provoquer le changement, et surtout, savoir écouter les gens.
Avez-vous vécu une tension entre la vie publique et la vie privée?
L.H. : Ça m’a coûté un divorce. Avec mon conjoint Michel Bourdon, c’était devenu presque impossible. Michel était syndicaliste à la CSN, journaliste à Radio-Canada, j’avais donc toujours à m’expliquer sur tout ce qui se passait à Québec. La pression était très forte sur le couple. Un jour il m’a dit : « Écoute, on a raté notre mariage, mais on va réussir notre divorce. On n’est plus un couple, mais on va rester une famille. » Et on a tout fait pour réussir. Je suis restée très amie avec mon ex-conjoint, il est devenu député et je l’ai vraiment soutenu. On a siégé tous les deux pendant des années, on faisait les voyages Montréal-Québec ensemble.
Être un personnage public pendant des années n’a pas été trop lourd?
L.H. : Je suis née dans un village et pour moi Hochelaga-Maisonneuve a toujours été comme mon village. Une des premières choses que j’ai réalisées et dont je suis très fière, ça a été le marché public. Claude Ryan était ministre des Affaires municipales à ce moment-là et il y avait des subventions pour les infrastructures. Je l’appelais toutes les semaines pour mon fameux marché. À un certain moment, il n’en pouvait plus. J’ai fini par l’avoir à l’usure. Encore aujourd’hui, quand les gens m’abordent, je leur parle avec intérêt. Si vous n’aimez pas aller à la rencontre des gens, si vous n’acceptez pas de vous laisser déranger par eux, choisissez un autre métier.
En tant que femme, diriez-vous que vous avez façonné le milieu politique et que le milieu politique vous a façonnée en retour?
L.H. : Ça, c’est très intéressant! C‘est sûr que la présence des femmes a transformé le fonctionnement de l’Assemblée nationale. En 1981 quand j’ai été élue, nous étions huit femmes sur 125 députés. Claire Kirkland avait été la seule femme pendant onze ans et ensuite Lise Bacon pendant trois ans. Je dois dire qu’il y a eu énormément de solidarité entre les femmes de tous les partis confondus. Une solidarité qui nous a permis de faire des pas de « géantes ».
Madame Lavoie-Roux était dans l’opposition quand le ministre de la Santé, Denis Lazure, a décidé de ne plus poursuivre le Dr Morgentaler qui faisait des avortements. Elle est venue me voir, me disant que son caucus, dont elle était la porte-parole en matière de santé, lui demandait de s’opposer. « Et je ne le ferai pas! » m’a-t-elle dit. Les alliances se sont faites et dix ans avant le jugement de la Cour suprême, nous avons décidé que cette question n’était plus de l’ordre de la controverse politique tout en restant un débat public. Sinon, il y a de la surenchère et le débat se salit beaucoup. Lorsque Monique Gagnon-Tremblay a présenté son projet sur le partage du patrimoine familial, son parti l’a laissée présenter son projet de loi en fin de session en se disant que de toute façon l’opposition allait le mettre sur la voie de garage. Or, monsieur Parizeau, le chef du parti, étant en voyage, il me revenait de donner tous les consentements pour qu’on siège dans les règles de fin de session avec tous les délais requis. Finalement la loi du partage du patrimoine familial a été adoptée.
Plusieurs années plus tard, quand j’ai présenté le projet de loi sur l’équité salariale, Monique Gagnon-Tremblay avec Monique Jérôme-Forget, Liza Frulla et quelques autres, m’ont dit: « On va le faire adopter ton projet de loi. » Il y avait une mobilisation dans la société civile pour l’équité salariale, et 90 000 noms sur une pétition. Dans toutes les questions relatives à la progression de l’égalité des hommes et des femmes, les femmes de l’Assemblée nationale ont toujours été solidaires.
Est-ce que la politique vous a changée comme personne?
L.H. : On élève les petits garçons pour qu’ils apprennent qu’il est possible de se serrer la main après une bagarre. Chez les hommes, c’est panache contre panache. Il y en a un qui tombe, mais il se relève, se secoue et on se serre la main. Cette attitude n’a pas été transmise dans la culture des femmes. Généralement, elles sont porteuses de valeurs dans l’éducation des enfants : quand on fait le bien, on est récompensé. Sauf qu’en politique, ce n’est pas parce qu’on a raison qu’on gagne, on peut faire le bien et être puni. C’est contraire aux valeurs que les femmes transmettent par l’éducation.
Ainsi, vous avez appris les règles de la confrontation. C’est possible de survivre après une défaite?
L.H. : Ce qui compte dans la confrontation, c’est d’apprendre qu’on n’éclate pas pour autant en mille morceaux. C’est de cela que les femmes ont peur. De ne pas pouvoir se recomposer après. J’ai appris à jouer panache contre panache. La fonction ne définit pas la personne, nous existons en dehors de cette fonction. J’ai toujours dit que je pouvais rester en politique dans la mesure où je pouvais quitter si ce qui m’était demandé était contraire à mes convictions.
Sauf qu’un jour, vous avez perdu!
L.H. : Oui, à la ville de Montréal. C’est ce qui a été le plus difficile de ma vie. J’ai été atteinte profondément, je suis même allée voir un psychologue. Je le dis parce qu’il faut que les gens sachent que les psychologues sont là aussi pour les moments difficiles. Je m’étais toujours fiée à mon instinct qui ne m’avait jamais trompée, alors je me suis associée à Benoît Labonté qui était maire de l’arrondissement de Ville-Marie, un excellent maire, et finalement j’ai été trompée. Comment ne m’en suis-je pas aperçue avant? En politique, l’instinct c’est essentiel. Mais vous vous êtes relevée, vous avez retrouvé votre sérénité.
L.H. : J’avais une responsabilité à l’égard de ceux et celles que j’avais fait élire, et cela comptait beaucoup pour moi. Nous étions 23, j’avais une majorité de jeunes femmes de 30 ans et je suis restée leur amie. Ce lien m’a beaucoup aidée.
Si vous faites le bilan de toutes ces années, que vous reste-t-il?
L.H. : La vie politique m’a apporté beaucoup de bonheur! Je souhaiterais tellement que d’autres jeunes femmes acceptent de la vivre et découvrent la joie qu’elle procure quand on réussit. Par exemple en matière d’habitation, j’ai réussi à faire adopter un nouveau programme, celui du logement abordable. J’ai même réussi à faire fermer 23 rues dans Hochelaga-Maisonneuve pour que les enfants puissent jouer dehors en toute sécurité. Je voudrais que les jeunes femmes sachent qu’on peut sortir heureuse de l’expérience. J’aimerais écrire quelque chose pour qu’elles aient le goût de s’engager. Contrairement à madame Payette qui disait : « Le pouvoir, connais pas! », moi le pouvoir, je l’ai aimé.
Comme service à la collectivité, pour créer un monde où il fait bon vivre?
L.H. : Pour être au service des gens. Pensez juste à la politique familiale, aux congés de maternité qui ont changé la vie des familles. Le pouvoir de faire des choses, c’est formidable! Ça donne un sens à la vie.